King Arthur

King Arthur

Juillet 2008

Corinne et Gilles Benizio mettent en scène « King Arthur » de Purcell avec « le Concert spirituel » sous la direction d’Hervé Niquet pour le Festival Radio France à l’Opéra de Montpellier - Direction René Koering.

Mars 2009

Reprise du « King Arthur » de Purcell avec « le Concert spirituel » pour 4 représentations dans le cadre de la programmation de l’Opéra de Montpellier.

Mars 2011

Reprise du « King Arthur » de Purcell avec « le Concert spirituel » pour 4 représentations dans le cadre de la programmation de l’Opéra Royal de Versailles.

 

Avant propos par Hervé Niquet

Avec King Arthur, Fairy Queen et autres « masks », Purcell et les compositeurs britanniques ont inventé la comédie musicale, ce savoir-faire anglo-saxon pour le spectacle de divertissement, ce mélange de comédie, de danse, de chant, tout plein de paillettes et de surprises pour le plus grand plaisir du public.

Les anglais et les américains sauront entretenir et développer avec faste ces comédies musicales que nous, français, apprécions tant lorsque nous nous rendons sur Broadway ou à Covent Garden. En parallèle en France, de l'autre côté du « channel », on sait l'essor que prendront au XVIIIème siècle les petits théâtres des foires Saint Laurent et Saint Germain, puis au XIXème le succès des chansonniers dans les caveaux parisiens et l'engouement du public pour les opérettes du Châtelet. Au milieu du brouhaha de ses spectacles musicaux, évoluaient les fantaisistes, acteurs extravagants qui occupaient le public pendant les changements de tableaux en commentant ou en faisant des numéros de magie, d'humour etc. Tous nos grands acteurs comiques sont passés par là, de Bourvil à Fernand Raynaud, des Branquignols à Poiret et Serrault.

Lorsque j'ai décidé, à l'invitation de René Koering, de remonter le King Arthur avec le Concert Spirituel, il a fallu faire un choix : en effet, la partie musicale de cette œuvre ne représente qu'un tiers de l'ouvrage original. Ce n'est qu'un commentaire disséminé tout au long de la pièce de Dryden, ce qui explique, si on lit le livret, le peu de rapport existant entre chaque tableau de ce King Arthur. J'ai préféré ne conserver que la musique de Purcell et vous la proposer, aux vues de la verdeur des textes l'accompagnant, sous la forme d'un divertissement. Partant de là, la nécessité d'un fantaisiste assurant les liaisons du spectacle s'est imposée d'elle même.

Qui pouvait actuellement, assurer mieux que Corinne et Gilles Bénizio, le rôle périlleux de metteurs en scène (ou de fantaisistes, à votre choix !) de cet opéra, sans queue ni tête ? Ils sont à eux deux l'incarnation de ce savoir faire français de l'à propos et de l'improvisation, hérité de générations d'artistes de cabaret. Outre leur culture en ce domaine, leur poésie est pour moi la garantie de voir la musique respectée et sertie d'une spontanéité rafraîchissante. J'ai découvert chez Corinne et Gilles tellement de tendresse amusée et de passion pour le travail des musiciens que je ne doute pas un instant que l'on va enfin comprendre que les chanteurs de Purcell sont les proches cousins des « Monty Python »

Pourquoi nous ?

Gilles : - Après une représentation au printemps dernier de notre dernier spectacle Les Caméléons, alors que je regagnais ma moto, un grand escogriffe m'aborde en ces termes : « -Je suis chef d'orchestre. Je viens de voir votre spectacle. Accepteriez-vous de mettre en scène un opéra en avril 2009? ». Du tac au tac, j'ai répondu : « oui ! », car les grandes décisions se prennent rapidement. Il me promit de me rappeler car il lui fallait encore régler un détail logistique (sic): faire accepter son idée quelque peu loufoque au directeur de l'Opéra de Montpellier... Je rejoignais Corinne pour lui annoncer la grande nouvelle.

Corinne : -Mais t'es fou ! On ne connaît rien à l'opéra.

Gilles : -Et alors ?

Corinne : - N'as-tu pas répondu un peu rapidement ?

Gilles : -Pas du tout !

Quelques jours plus tard, nous apprenions que René Koering sautait de joie, enfin d'après les dires sans doute un peu exagérés d'Hervé, et nous programmait, mais pour le festival de Radio France en juillet 08...

Gilles : - Ah ? on se débrouillera. C'est seulement plus tard que nous avons appris de quelle œuvre il s'agissait.

Corinne : -C'est fantastique. J'adore cette époque. Les Celtes, Arthur, Merlin, Lancelot, Guenièvre.

Gilles : -Ah ! Tu vois que j'ai bien fait.

Très vite, en jonglant avec nos emplois du temps, nous avons organisé des séances de travail avec Hervé. Nous nous sommes rendu compte qu'on riait des mêmes choses : Les Branquignoles, Danny Kaye, les Chesterfield, le clown Grock, les Monty Python. Certaines séances de travail ont d'ailleurs déclanché des fous rire mémorables. Et chaque fois la même question : « Est-ce qu'on peut faire ça à l'opéra ? ». Et toujours la même réponse : « Mais oui, bien sûr ! Au contraire ! »

Donc, nous tenons Hervé Niquet entièrement responsable de toutes les extravagances de ce spectacle et toutes les réclamations seront à adresser au concertspirituel@..., à l'attention d'Hervé. Évidemment, nous recevrons avec plaisir les critiques positives voir flatteuses ainsi que les cadeaux à la même adresse, mais à notre attention !

En espérant vous divertir.

Gilles et Corinne

Ps : Ah oui ! On a oublié de vous dire : totalement conquis par cette œuvre et sous le charme de cette musique baroque, nous prenons désormais des cours de chant lyrique et nos professeurs ô combien réputés n'en croient pas leurs oreilles et ne tarissent pas d'éloge à notre égard. (Non, c'est une blague !)


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